Les Coliques du nourrisson

 

Les COLIQUES font parties des différents troubles digestifs connus chez les bébés. Elles sont bénignes et transitoires mais peuvent-être particulièrement difficiles à vivre pour les parents. On parle de coliques lorsque bébé a des crises de pleurs continus et intenses dans les 3 premiers mois de vie de bébé.

 

 

On parle souvent de la règle des « 3 » de Wessel (1954) :

  • pleurs inconsolables pendant 2/3 heures/jour

  • au moins 3 jours/semaine

  • pendant 3 semaines consécutives

  • sur environ 3 mois (bébé en bonne santé)

 

 

10 à 40% des bébés connaîtront les coliques. Ces pleurs interviennent souvent en fin de journée (confondue avec la période dite « normale » des pleurs de bébé qui augmentent crescendo à partir de de la 2ème semaine de vie avec un pic autour des 2 mois et qui diminue ensuite).

 

La crise de coliques peut débuter juste après avoir mangé, dans l'après-midi ou en début de soirée. Pendant une crise, bébé peut sembler avoir mal, être rouge, il transpire davantage, les poings sont fermés, l'abdomen est tendu et sensible à la douleur. Bébé se met en position antalgique (cuisses repliées sur le ventre), il est parfois possible d'entendre des gargouillis dans le ventre, gaz (car bébé avale de l'air en pleurant). Cela peut également perturber son sommeil ou son alimentation.

 

Quelles sont les causes des coliques ?

 

Bonne question ! Le causes peuvent-être multiples et seulement 5% des cas semblent être clairement élucidés. La cause reste donc dans 95% des cas un mystère... même si de nombreuses hypothèses sont privilégiées :

 

  • Une étape normale de développement du nourrisson

Les pleurs sont parfaitement normal chez le bébé, il s'agit de son seul mode de communication. D'ailleurs 15 à 30% des bébés en bonne santé pleurent plus de 3heures/ jour. Certains experts évoquent le fait que les coliques serait une étape normale du développement du bébé. Certains bébés pleurent en effet plus que d'autres, cela s'expliquerait par le fait que certains bébés sont plus sensibles. Chez ces bébés, les pleurs de fin de journée pourraient-être dus à une surstimulation (trop de stimulations peuvent déclencher des pleurs) ou tout simplement à de la fatigue accumulée dans la journée.

 

  • Une immaturité gastro-intestinale

L'immaturité du système digestif et du système nerveux favoriseraient des contractions douloureuses de l'intestin. Il semblerait également que les nouveau-nés absorberait mal les gras et les nutriments influençant ainsi un certain type de bactéries qui se développeraient dans leur intestin. Des études ont démontré que les bébés souffrant de coliques ont une flore intestinale particulière. Certains experts préconisent de donner probiotiques au bébé afin de les soulager.

 

  • Une allergie alimentaire (protéines du lait de vache), intolérance (lactose)

Certains experts pensent que les coliques seraient dus à une allergie alimentaire, par exemple aux protéines du lait de vache. Aux crampes intestinales sont souvent associées, diarrhées, vomissements ou des rougeurs cutanées.

 

Dans ce cas, il est conseillé aux mamans allaitantes d'exclure tous les aliments à base de protéines de lait de vache pendant 15 jours (sous contrôle médical), pour voir si les symptômes s'estompent. Pour les bébés non allaités, il est conseillé aux parents de changer de lait pour passer à des préparations hypoallergéniques et de voir si un effet bénéfique se fait ressentir. Il est vivement conseillé de consulter un professionnel de santé avant d'entamer toutes modifications d'alimentation chez la mère ou chez l'enfant.

 

  • Bébé boit trop vite et avale de l'air ce qui crée des gaz douloureux dans l'intestin. 
  • Remontées acides (reflux) internes ou externes (une consultation avec un professionnel de santé s'impose pour un diagnostic)

 

Pas toujours facile de consoler les pleurs de son bébé et ce pendant plusieurs heures. Il est possible que vous vous sentiez parfois impuissant(e), irrité(e), frustré(e) ou incompétent(e) dans ce nouveau rôle de parent, même en faisant de votre mieux. Soyez indulgent(e) avec vous même ! Et si vous sentez que cela devient trop difficile pour vous, appelez votre conjoint(e), un(e) ami(e), une grand-mère ou toute personne pouvant prendre le relais quelques heures. Gardez en tête que les coliques et les pleurs associés sont normaux et répandus, qu'ils n'entravent en rien le développement de votre p'tit bout et que vous faites de votre mieux pour l'accompagner et le soulager.

 

Voici quelques conseils pour les apaiser (ce qui marche pour l'un ne marche peut-être pas pour l'autre ! ) :

  • Le caresser, le bercer doucement bébé dans les bras

  • Créer un environnement calme et une ambiance tamisée (baisser la luminosité)

  • mettre une musique douce et apaisante, un bruit de fond (blanc) ou parlez lui tout doucement

  • Porter le bébé (écharpe ou tout autre mode de portage)

  • Masser le ventre de bébé (protocole spécifique pour soulager les coliques), le mettre en peau à peau contre le ventre pour la chaleur,

  • Proposer le sein si vous allaitez (apaisement/consolation/nourriture)

  • Donner un bain (cela détend certains bébés)

  • Envisager une séance avec un(e) ostéopathe, un(e) chiropracteur ou un(e) praticien(ne) en réflexologie bébé affective.

Il reste inconsolable et vous vous sentez démuni(e) et vous n'en pouvez plus. Mettez bébé en sécurité dans son lit, sur le dos, fermez la porte et aller dans une autre pièce. Il est parfois nécessaire de faire une pause (respirez profondément, mettez un peu de musique, pleurez si vous en avez envie, prenez une douche pour vous détendre et appelez une personne soutenante en qui vous avez confiance ...).

 

Nous sommes des êtres humains et nous ne sommes pas programmés pour supporter les pleurs d'un bébé pendant des heures. Retournez voir votre bébé toutes les 10 minutes pour vous assurer qu'il va bien jusqu'à ce qu'une personne de confiance puisse venir prendre le relais. Ne reprenez pas votre bébé dans vos bras tant que vous vous sentez énervé(e) pour ne pas risquer de secouer votre bébé. 

 

Le fait de secouer un bébé peut avoir de graves conséquences (hémorragies, ecchymoses, fractures) pouvant mener jusqu'à la mort de l'enfant ou laisser de graves séquelles (paralysie, cécité, épilepsie, troubles de l'alimentation et du sommeil, retards de développement et déficits cognitifs)

  

Je vous en prie, si vous sentez que vous perdez votre calme et que personne ne peut venir vous soutenir, appelez le 119 (Allô enfance en danger), un professionnel de santé ou de périnatalité. Nous sommes aussi là pour vous soutenir dans ces moments là. 

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